L'universalité de l'Homme - Projet humanitaire - Cambodge - Retour de Volontariat
Petite réflexion de retour de volontariat.
Tout d’abord pourquoi suis-je parti ? Je reste muet à cette question. Est il seulement possible de l’exprimer ? Je vais essayer de me prêter au jeu :
- Découvrir de nouveau horizon, certainement,
- Me prouver que j’étais capable de vivre des situations difficiles, évidement,
- Développer des valeurs humaines, de charités, d’attention aux autres. C’est sans aucun doute se qui m’animait le plus.
Partir faisait parti de ce mécanisme global que j’ai mis en place pour essayer d’être heureux.
Comme chacun d’entre nous j’aspire à une vie plus heureuse. Le désir du Beau, du Bien, être heureux en somme, mais comment ? La consommation, le matériel m’attire mais finalement ne me comble pas pleinement. L’Homme est un être en perpétuelle recherche, mais aussi un être perpétuellement insatisfait. Insatisfait, Voila le terme qui correspond le mieux à ce que je ressentais. Et pourtant j’avais tout : un CDI, des amis en OR, une vie bien installée à Paris ; tout pour être heureux. Et heureux je l’étais, il ne me manquait RIEN de matériel et pourtant il y avait un vide.
Nous sommes fait pour l’éternité mais finalement nous préférons et nous sommes à la poursuite de « petits » bonheurs. Le tout tout de suite. Et pourtant un chêne n’atteint il pas sa meilleure valeur au bout de 150 ou 200 ans ? Et encore il faut qu’il soit droit et sans nœuds. Cela demande du temps, du travail (par des experts). Une œuvre d’art, ou un objet archéologique ne prend-t-elle pas de la valeur quand son auteur est mort ou parce qu’il est vieux et unique ? Un sportif de haut niveau ne devient il pas compétitif à force de travail, d’effort, de persévérance ? Un acteur, ou un musicien, un danseur ne deviennent il pas excellents à force de répétition et d’entraînement ? Pourquoi l’Homme, pour atteindre la perfection et le bonheur ne serait il pas exempt de ces exigences ?
Evidement c’était inconscient, mais c’est bien cela que je suis allé chercher au Cambodge : de l’exigence. Le sens de ma démarche était d’être plus proche des pauvres, en faite être plus proche de Moi. Quelle excellente expérience sur soi, excellente expérience d’intériorisation. Etre obligé de sortir de soi. Cela amène à vivre des tempêtes intérieures, de me découvrir tel que je suis et non pas tel que je voudrais être.
Mais pour cela il nous faut agir avec vigueur. « Suaviter et fortiter » : avec force et douceur. « Que votre oui soit oui, que votre non soit non, tout le reste n’est pas Bon ». Ne laissons pas s’installer en nous le serpent du « oui mais », de l’indécision, et de ce petit cinéma intérieur de l’autojustification et de tous les mécanismes de défenses plus ou moins conscientes qui nous font tant de mal. Soyons « virils » comme le rappelait, avec une étonnante liberté, Ste Catherine de Sienne au Pape.
Au Cambodge, vivre dans un environnement communautaire m'a permis d'unifier l'Homme que je suis, cela m’a laissé le temps de « niveler cette différence entre l’Homme que je suis et l’Homme que je souhaite devenir ».
Aujourd’hui en rentrant du Cambodge, je me sens plus libre : savoir dire non pour un plus grand oui. C’est exigent de savoir dire non. Ne pas dépendre du regard des autres.
Je me sens plus constant : Avoir un but et si tenir. Vivre c’est choisir et choisir c’est dire non à quelque chose ou quelqu’un.
De retour, je suis interpellé par certains comportements humains qui me semblent universel. En voici quelques un que je laisse à votre jugement.
- La musique : elle n’arrête pas au Cambodge, à croire que les Khmers ont peur de se retrouver face à eux même, de se retrouver dans le silence. Mais en France je vous laisse le loisir de faire le pourcentage de jeunes qui sortent avec leur musique dans les oreilles.
- L’argent / le pouvoir (c’est le même vis) : Quelle différence faites vous entre ce fils de cadre ++ qui sort avec son Cayenne sport à l’Etoile et ce fils d’un général de l’armée Khmeres qui traverse le Bd Monivong avec sa Harley pour aller au Rock ?
- La solitude / Besoin de reconnaissance : Ne trouvez vous pas que les images suivantes se ressemblent à si méprendre ? Un homme entouré des 2 « vendeuses de bière » dans un bière garden de Phnom Phen commandant son 3 eme pichet / Un homme entouré de 2 « amies » commandant sa 2eme bouteille de Mouet rosé dans un café de la cours Saint Emilion ?
Des infos sur le blog d'un volontaire MEP / mission Etrangère de Paris au Cambodge :
http://hugues-cambodia.blogspot.com/
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