Un milliard de clients pauvres à conquérir
«Coups de tonnerre». Le défi pour les industriels est de fabriquer moins cher. A Barcelone, confie un analyste du secteur, «je vais aller regarder les chinois et autres asiatiques». Les Pantech, BenQ ou HTC. «Ils commencent à développer les mêmes discours sur les services, les fonctionnalités» que les équipementiers de premier rang, «mais pour beaucoup moins cher». Curiosité aussi pour Huawei, l'équipementier de Shenzhen : «Ils apprennent vite comment pénétrer les marchés européens.» Huawei a créé la surprise en arrachant sa place dans la liste des fournisseurs de France Télécom pour ses réseaux mobiles UMTS (3G). Jusqu'ici, Huawei n'était entré en France que chez les opérateurs alternatifs. Certes, les marchés gagnés sont modestes (Belgique et Roumanie). Mais le chinois serait, dit-on, deux fois moins cher.
Le vrai challenge, c'est la baisse des coûts. Dans les pays à fort revenu, la focalisation sur les prix est une question de survie. Longtemps, les opérateurs se sont reposés sur l'Arpu (revenu moyen par abonné) pour assurer leur croissance. Mais l'Arpu marque le pas, quand il ne recule pas. La baisse substantielle du chiffre d'affaires de l'activité mobile de Deutsche Telekom en Allemagne 8,1 % au quatrième trimestre suivie d'une même annonce chez Vodafone sur quelques-uns de ses marchés ont fait «l'effet de coups de tonnerre», assure Julien Salenave, de l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe).
La 3G, et ses services multimédias, censée tirer la recette moyenne par abonné vers le haut, fait un bide. «La 3G n'a pas fait valoir vraiment sa différence», reconnaît un opérateur. En France, SFR a beau avoir gagné 685 000 nouveaux clients en 2006 et réussi à tripler le nombre de ses abonnés 3G, le revenu par client a fondu (- 6,2 %) et le chiffre d'affaires global a stagné (à - 0,1 %). Tandis qu'Orange, en France, ne progressait que de 1 %. Est-ce la faute aux nouveaux services (téléchargement de musique, de vidéo, chat...) qui déçoivent ? Ou faut-il y voir un effet revenu ? La facture du mobile n'étant pas extensible pour des ménages dont les revenus font du surplace. «Peu importe le motif», explique un observateur ; la question du jour pour les opérateurs à Barcelone est celle-ci : «Comment gérer une activité qui stagne et retrouver de la rentabilité ? Réponse : en diminuant les coûts !»
«Il faudra regarder de près le Wimax», poursuit un spécialiste chez Ovum. Cette technologie de haut débit sans fil, en plein essor, devrait se tailler un beau succès de curiosité au 3GSM. Pour cette raison basique qu'un réseau Wimax peut délivrer le même service que la 3G, tout en coûtant beaucoup moins cher.
Futures alliances. GFK, le leader mondial de l'étude de marché, va dépêcher au salon dix-sept professionnels pour analyser les tendances et traquer l'innovation. Mais, d'ores et déjà, deux sujets le titillent : le très haut débit sur mobile, l'après-3G et aussi la télévision, promise sur le petit écran du portable pour très bientôt. «Peut-être que la télévision va enfin faire décoller les usages», s'interroge l'expert.
C'est quoi, un salon ? s'interroge un participant : «deux-trois annonces très fortes pour la partie visible, beaucoup de prouesses, parfois du bidonnage techno». Mais surtout, l'endroit où se nouent les futures alliances. L'enjeu du prochain milliard...
Labels: business development asie, business developpement, marketing mobile inde
0 Comments:
Post a Comment
<< Home