L'Asie invente les télécoms low-costs
ALORS qu'un Européen téléphone en moyenne 130 minutes par mois sur son mobile, un Indien y passe 450 minutes ! Pour la bonne raison que la minute ne coûte quasiment rien. Les opérateurs des pays émergents en Asie ont mis en place des modèles économiques très agressifs d'opérateurs low-cost, comme l'analyse une étude publiée hier par Ernst & Young sur la montée en puissance de l'industrie des télécoms en Asie (1). « Le prix de la minute est passé de 100 roupies à moins d'une roupie en trois ans en Inde. Pour eux, peu importe le sacro-saint revenu moyen par utilisateur si important aux opérateurs européens. Seuls comptent les volumes », explique Marc Chaya, responsable au sein du département mondial télécom d'Ernst & Young.
Pour parvenir à réduire leurs coûts de façon aussi drastique, ces opérateurs ont adopté une politique d'externalisation à tous crins : ils partagent les réseaux, sous-traitent les centres d'appels, la maintenance du réseau, l'informatique... Archétype de ce modèle, l'indien Barti s'affirme aujourd'hui comme l'un des opérateurs les plus compétitifs de la zone.
44% des fusions-acquisitions
Un modèle que ces opérateurs cherchent à importer en Afrique et en Europe de l'Est, mais qui pourrait aussi débarquer un jour en Europe occidentale ! Les opérateurs européens, dont la croissance stagne, commencent très prudemment à s'en inspirer. SFR a ainsi décidé d'externaliser trois de ses centres d'appels. France Télécom, lui, a sous-traité à EDS les systèmes d'informations d'Orange Suisse. Mais le sujet est très sensible et les opérateurs avancent prudemment.
Si les Européens s'inspirent des modèles asiatiques, ils veulent également en profiter en direct en prenant pied sur ces marchés. Avec 7 millions de nouveaux abonnés mensuels au mobile, l'Inde fait figure d'eldorado ! Vodafone ne s'y est pas trompé, qui a investi 13 milliards de dollars pour acheter 67 % de Hutchinson Essar.
« Les possibilités d'acquisitions existent en Inde, mais coûtent très cher. C'est pourquoi l'intérêt se porte de plus en plus vers les marchés plus abordables où la pénétration est encore faible », explique Marc Chaya. C'est par exemple le cas de France Télécom qui a déclaré s'intéresser au Vietnam. Selon Ernst & Young, 44 % des opérations de fusions-acquisitions dans les télécoms cette année concernent la région Asie-Pacifique. Soit une hausse de 13 % par rapport à l'an passé
(1) The rise of the Asian telecommunications industry -Ernst & Young.
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